L'Opposante Vendredi 7 et Samedi 8 octobre 2022
Vendredi 7 et Samedi 8 octobre, 20h.
L'Opposante
de Lydie Parisse
avec Yves Gourmelon
Mise en scène de Lydie Parisse
Compagnie Via Negativa, Sète
Théâtre, monologue
A partir de 16 ans
Durée : 1H
Spectacle compris dans l'abonnement
C'est une morte qui parle, et fait parler les vivants. Et c'est un homme qui joue cette morte. Voici deux paradoxes qu'autorise le théâtre puisqu'il est né pour convoquer les revenants et brouiller tous les genres. De la lecture au cinéma, en passant par l'incarnation, la vieille presque centenaire erre dans une mémoire décousue, entre pénombre funéraire, brume océane et midi panoramique.
Alitée dans la maison de retraite où son fils la visite, cueillant des fleurs dans la lande où le souvenir du Poète la retrouve, pirouettant dans les dunes avec son secret amour allemand de la dernière guerre, déposée malgré elle en cendres sur la sépulture du père de ses enfants, L'Opposante dit sa mort vivante malgré toutes les faiblesses du corps, et les épanouissements de son cœur malgré les nécessités d'une vie.
« Avec beaucoup de simplicité, de décalage aussi, le récit nous tient de bout en bout par son esprit, coquin, par la poésie qui s'y glisse à chaque instant. Le personnage de L'Opposante devient le lieu de résistance à la vie qui s'enfuit, à l'oubli, et sous une apparente dispersion -du temps, du corps qui ne tient plus, des souvenirs, des lieux- se construit un ouvrage dense » Virgine Maillès Viard, Le Matricule des Anges, mars 2020
« Lydie Parisse établit un dialogue inouï avec le dernier sommeil en mettant en scène une histoire vraie, une anecdote, qui soudain fait légende et témoignage pour notre temps. L'attente du passage définitif dans les espaces-temps de la dissolution est un miroir de notre propre attente. L'aspiration vers le sujet infini, où mort et vie accomplissent leurs noces de cendres, reste le destin de notre état dialoguant » Serge Pey, Toulouse, janvier 2017
Extrait :
« C'est Noël, dans neuf jours je serai morte, le soleil est revenu ce matin, avec un coin de ciel bleu. Un gros nuage blanc vient de passer, comme une montagne en plein ciel. Je verrai plus le geai qui sautille dans les branches du catalpas, ni le rouge-gorge qui piétine le tas de feuilles au fond du jardin. J'ai décidé d'arrêter de manger, faut bien. Ici, ils m'appellent « L'OPPOSANTE ».
Les Devenants, suivi de L'Opposante, Lydie Parisse, Editions Domens, coll. Théâtre, 2015